"Mais tu es le fils de Dieu mon enfant, comme tous ici". Ce sont ces premiers souvenirs. Sa vie a donc commencé par un mensonge, comme tous ses "frères" élevés dans une communauté religieuse, au fin fond de ce qui restait de l'Angleterre puritaine. D'ailleurs c'est bien là bas qu'il passa son A-Level, et était bien plus Oxbridge qu'Ivy League, bien que dans les bas-fonds du Bronx, no one gives a single fuck.
Pourtant, Lyte (belle ironie quand on est fils de Dieu) était bel et bien un citoyen américain malgré son parcours et son nom à consonance soviétique. Il l'apprit lors d'un séjour universitaire. Pour entrer sur le territoire, il fallait bien se faire pucer, mais les douaniers lui annoncèrent que pour lui ce n'était pas le nécessaire, il l'était bien dès la naissance.
Pourtant le mystère continuait, son i-Chip n'étant que partiel ou contenant des passages curieux. Pourquoi le nom de son père n'était pas indiqué, et pour sa mère on ne trouvait que les initiales ? Pourquoi le nom de l'hôpital n'était pas indiqué non plus ? Il était né à New-York ? La belle affaire ! Et surtout pourquoi au lieu du traditionnel "Genetic Disease" pouvait-on lire "Genetic Mutation" ? Une erreur de frappe, allons ! Tout ce qu'il apprit réellement était sa vraie date de naissance. Quand on a pris l'habitude de fêter son anniversaire le 24 Décembre, apprendre que l'on est né sur le sol US un 4 Juillet (2048) ne peut être qu'un clin d'oeil du destin.
Lui qui avait très tôt développé une vocation pour le journalisme, toujours en quête de réponses, en avait de nouvelles à chercher après cet épisode. Il pensait que ses parents l'avaient peut-être confié car trop pauvres pour l'éduquer, mais quand c'est le cas on ne confie pas son enfant à une communauté située de l'autre côté de l'océan. Qui pouvaient être ses parents ? Une mère porteuse ? Etait-il le fruit d'une expérience de Shimada Corps ?
Pour s'en assurer il ne quitta jamais le vieux continent, et réussit à se faire engager par le journal offciel du Bronx, le jackpot pour lui. Celui lui donne la couverture parfaite pour enquêter et traîner -une carte de presse officielle et les OPS vous laissent tranquilles, malgré votre i-Chip quelque peu particulier- le soir dans la RZ et la low-RZ. Le danger ? Qui irait réellement s'attaquer à un mec à lunettes en fauteuil-roulant ? Un accident dit-il. Quand d'autres racontent qu'il aurait tenté lui-même d'enlever son i-Chip, expliquant les incohérences de celle-ci et abimant sa moelle épinière, expliquant son handicap. Ou une simple couverture ? Pourquoi l'attaquer donc, quand la rumeur voudrait qu'il se cache derrière "Eyes Open" ce cyber-résistant qui informe via des messages vidéos cryptés l'arrivée d'OPS dans les bas-fonds (mais qui dénonce également les activités de certains groupes mafieux) . Après tout, il est journaliste, et bosse pour eux, il doit donc savoir quelques trucs, ajoutez à cela une forme de générosité, seul vestige de son éducation religieuse -la foi,ça fait longtemps qu'elle est partie- ça se tient.
Le soir, bien que soi disant lié aux Saxons -les mauvais esprits diront que c'est à cause de son "véhicule personnel", les autres parce que Eyes Open fut le premier à les féliciter après leur action à New-York- vous n'aurez cependant pas de mal à le trouver au Korova, sirotant un Drencrom, auquel il est accro, sûr du fait que ça l'aide pour le travail et qu'il pourra un jour remarcher grâce aux effets de l'adrénochrome. Chaque âme a ses vices cachés, aussi lumineux que l'on puisse être, Lyte.
